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A69 • Revoir nos priorités alimentaires
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Ces dernières décennies, la qualité n’a pas été définie par des critères identifiables par le consommateur, qui ne pouvait se fier qu’au prix ou aux marques. On pouvait se fier aux AOC, mais ce n’était pas un critère de qualité sensus stricto.
La variété, elle, s’est effondrée avec le calibrage des fruits et légumes et leur transport à travers l’Europe, voire le monde ; la diversité des produits transformés, elle, s’est accrue mais elle est factice (les ingrédients n’ont jamais été aussi standardisés).
Le goût a accompagné l’effondrement de la variété : il existe 10.000 variétés de pommes, seules 2 ou 3, rarement plus, sont commercialisées en grande surface, dont les plus insipides.
La nourriture saine se limite aujourd’hui aux produits bio, on s’aperçoit que toutes les autres filières recèlent des vices cachés plus ou moins graves.
La part de l’alimentation dans le budget des ménages n’a cessé de régresser à mesure que s’installait la société de consommation de biens superflus. C’est vrai que les aliments bio ont un prix élevé, mais il faut peut-être que le consommateur apprenne à faire des choix vitaux. Qui n’ont rien de dramatique, d’ailleurs : en pratique, l’achat d’aliments de base (non transformés), préférentiellement d’origine végétale bio, locale, ne représente pas un budget si élevé. C’est quand on y ajoute des produits d’origine animale (laitiers par exemple), transformés, ou importés de loin, que la facture grimpe vraiment.
Le problème principal du prix et de la généralisation du bio aujourd’hui, c’est que la demande est très supérieure à l’offre, et la diversité des circuits d’approvisionnement est encore très réduite. Résultat, l’offre en grande surface est faible, les magasins spécialisés sont chers, les marchés bio sont rares avec des prix élevés, la vente directe est réservée aux CSP informées et disponibles pour aller se ravitailler. Avec une généralisation du maraîchage bio, de l’agriculture urbaine, une réduction de l’offre conventionnelle qui occupe tout l’espace, une suppression de la concurrence due aux importations de mauvaise qualité, etc. le bio pourra prendre de l’ampleur et être accessible à tous. Rappelons qu’entre -10.000 ans et 1930, 100 % des êtres humains s’alimentaient en bio : c’était la norme.
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