COMMENT COHABITER DANS LES CAMPAGNES ?
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A27 • L'agriculture biologique ou le mode de production qui pourrait unir les français
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La question de savoir comment faire cohabiter les habitants, les métiers, les pratiques, les usages en milieu rural pose une autre question : celle de l'objectif visé par la France en termes de croissance économique. Aujourd'hui, le territoire est consacré au développement des sociétés de services et de l'industrie qui contribuent davantage au PIB français que l'agriculture (INSEE). Les terres agricoles sont de moins en moins disponibles et la taille des exploitations devenues trop grandes ne facilitent pas l'accès au foncier pour les jeunes agriculteurs. Les campagnes n'attirent plus et la population migre vers la ville. Aussi, les habitants restants sont les victimes des pratiques agricoles (usages des pesticides) mises en place après guerre et qui ont, de plus, causées de nombreuses modifications du paysage (remembrement). Quel rôle peut donc jouer la PAC afin d'améliorer la cohabitation dans les campagnes ? En finançant l'agriculture biologique ou l'agriculture bio-dynamique. En effet, ces modes de production n'ont que des externalités positives :
Elles sont créatrices d'emplois puisque les travaux réalisés à l'aide de produits phytosanitaires (désherbage) sont effectués soit mécaniquement, soit manuellement (majorité des cas). Les campagnes seraient donc une source d'emplois durables, devenant ainsi plus attractives.
Elles n'utilisent aucuns produits de synthèse (pesticides, engrais chimiques) et limitent donc les externalités négatives pour environnement (le labour, davantage utilisé en AB, est cependant nocif pour les micro-organismes et la structure du sol) et les habitants.
En replantant des haies dans le cadre d'agricultures qui utilisent les services écosystémiques (pollinisation, régulation biologique, maintien de la structure du sol, stockage de carbone et apport de matière organique par les arbres), les campagnes, en favorisant la biodiversité, deviendraient davantage attractives et contribueraient à renforcer le secteur de l'agrotourisme. Le bois pourrait être valorisé auprès des habitants en tant que bois de chauffage, contribuant à renforcer les liens entre acteurs du territoire.
Enfin, la vente direct ou par le biais d'AMAP permettrait de créer un lien social entre les agriculteurs et les consommateurs. Les grandes surfaces deviendraient moins nécessaires et des terres pourraient être redonner au secteur agricole, créant ainsi des emplois et des externalités positives (stockage du carbone).
L'enjeu est donc de taille mais si la France veut une meilleure cohabitation dans ses campagnes, elle devra s'en donner les moyens à travers les aides de la PAC. Celles-ci devront se tourner vers le financement de ces deux modes de production qui favorisent la biodiversité et limite les externalités négatives, créent du lien entre acteurs du territoire avec la vente de proximité et la mise en place de services (agrotourisme et vente de bois de chauffage) et sont économiquement viables avec la création de nombreux emplois.
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