QUELS MODÈLES AGRICOLES POUR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ?
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A38 • Pour une agriculture à taille humaine et financièrement raisonnable
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La tendance est à l’agrandissement des exploitations. Que l'on soit en plaine ou en montagne, la surface utile se calcule de plus en plus en centaines d'hectares.
Or, la rentabilité de telles exploitations est très largement liée à un modèle financier qui prône un recours massif à la mécanisation et aux intrants chimiques, mais surtout à des échelonnements de remboursements sur des dizaines d'années, et donc particulièrement fragile à toutes les formes d'accidents de la vie, de crises financières ou de problèmes épisodiques.
Pourtant, le modèle à petite échelle en polyculture offre de bien meilleurs avantages, et notamment pour l'intégration de jeunes agriculteurs.
1 - Un foncier réduit à quelques dizaines hectares est largement suffisant pour avoir une diversité agricole et une autonomie fourragère pour un petit cheptel/élevage. Un potager maraîcher, quelques arbres fruitiers, une vingtaine de brebis, une quinzaine de poules et trois chevaux permettent de conjuguer de nombreux avantages pour lesquels tous les tracteurs du monde ne sont que des coûts de production et de maintenance, voire une fuite en avant financière.
2- Par ailleurs, le recours au cheval est un excellent moyen de valoriser des surfaces peu ou pas du tout adaptées à la mécanisation. Qu'il s'agisse du transport, du débardage ou même du nettoyage ou de l'apport azoté de son crottin, le cheval est un allié qui ne nécessite que du foin et des soins.
3- Les débouchés financiers d'une ferme en polyculture sont infiniment plus rentables et diversifiés que la monoculture. Ils permettent de lisser dans le temps les rentrées d'argent tout en minimisant le recours aux intrants (et donc les dépenses).
4- Un tel modèle ne rentre pas forcément en compétition avec les structures traditionnelles (intensives) puisqu'il a vocation à exploiter des terrains que ce même modèle juge à faible valeur agronome. C'est donc un excellent moyen de renforcer l'attractivité rurale en zone de montagne tout en valorisant du foncier laissé à l'abandon ou en jachère.
5- Enfin, le ticket financier à l'installation est réduit à son strict nécessaire : Le cheptel, l'accès au foncier (81% du foncier est locatif, donc financièrement très abordable). D'autant qu'il permet une montée en puissance progressive et un accompagnement à l'installation puisque la pression financière est réduite au strict minimum.
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