QUELS MODÈLES AGRICOLES POUR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ?
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A60 • Réautoriser les PGM en France
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L'agriculture a besoin de plus de science et moins d'une opinion publique très largement trompée par les media (TV, journaux, radio, cinéma, réseaux sociaux, etc). Un bon exemple des répercussions néfastes de cette manipulation de l’opinion à grande échelle est l’interdiction de la culture des PGM (plantes génétiquement modifiées) en France.
Pourtant, les PGM constituent une révolution majeure dans le domaine de l’amélioration des plantes. La transgenèse à laquelle vient maintenant s’ajouter l’édition des génomes permettent des améliorations rapides des espèces cultivées ; améliorations qui n’étaient pas concevables il y a 40 ans.
Les variétés transgéniques actuelles ont largement démontré leurs avantages : avantages écologiques, sanitaires, économiques, etc. Si bien que, dans le monde, les surfaces actuelles cultivées en PGM représentent 7,3% des terres arables : en 30 ans on est passé de 0 à 192 millions d’hectares (trois fois la superficie de la France) répartis dans 26 pays, dont 20 en développement. Si ces variétés n’étaient pas avantageuses pour les agriculteurs on n’aurait jamais eu cet engouement spectaculaire.
Exemples d’avantages (publiés dans les journaux scientifiques) : en plus de leur effet direct de protection contre les insectes parasites, les variétés PGM (de type « Bt ») ont des effets positifs indirects sur les insectes non parasites à cause d’une moindre utilisation d’insecticides classiques (Cf quelques références en A ci-dessous). Cet avantage écologique est tellement puissant qu’il bénéficie aux champs voisins non GM (Réf. B). Tous ces résultats ont été observés sur de vastes surfaces, dans plusieurs régions du monde et depuis des années.
Depuis 30 ans qu'ils sont cultivés dans le monde, des millions, si ce n'est des milliards, d'animaux d'élevage en ont consommé sans aucun problème sanitaire. Bien au contraire, les variétés Bt contiennent moins de mycotoxines (Réf. C). D’ailleurs, sur les 39 millions de tonnes du soja consommé dans les élevages européens, 85% est transgénique (importation). On interdit la culture des PGM en France, mais on en importe des millions de tonnes !
A côté de ces effets biologiques bénéfiques sur les champs, il y a les avantages économiques, résultant d’une moindre utilisation d’insecticides (avec les PGM Bt), de méthodes culturales simplifiées et facilitées, etc. Là aussi, c'est démontré et publié (Cf. Réf. D).
Enfin, autre avantage des PGM, la combinaison de ces effets bénéfiques diminue la charge de travail et le stress des agriculteurs ; les PGM sont une sorte d’assurance contre les aléas culturaux.
Tous ces résultats positifs, observés dans la « vie réelle », ne sont à peu près jamais mentionnés dans nos media.
Les produits agricoles sont aussi un levier géostratégique. D’ici 30 ans, la population humaine de certains pays situés de l’autre côté de la Méditerranée aura atteint un niveau plus que critique (par ex. l’Égypte passera de 100 à 160 millions). Aujourd’hui, ces pays ne sont pas autosuffisants pour leur alimentation. Dans 30 ans leur dépendance sera encore plus marquée et leur stabilité sociale encore plus sensible à la moindre réduction de disponibilité alimentaire mondiale, et d’autant plus que les effets délétères du réchauffement climatique aggraveront les pénuries (amplitude et fréquence) (Cf. par ex. Réf. F).
Si nous n’autorisons pas rapidement les PGM en France, notre agriculture sera moins compétitive (les produits étrangers issus de PGM seront meilleur marché et de meilleure qualité) et moins productive (elle l’est déjà ; Cf. réf. E par ex.) ; elle périclitera rapidement. Et ce n’est pas l’agriculture « biologique » qui la remplacera car elle est peu productive, plus coûteuse et, quoi qu’en disent nos media, parfois toxique (il suffit de se rappeler les 4075 intoxiqués, 50 morts et 815 insuffisants rénaux à cause de germes de soja « bio » contaminés par une souche bactérienne toxique, en 2011) (Réf. G).
Références bibliographiques à retrouver sur la base bibliographique PubMED (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/):
A) Science 316(5830):1475-7(2007), Nature 487:362–365 (2012), Sci Rep. 5:16636 (2015), Sci Rep. 8(1):3113 (2018), Biological Control 130:136-15 (2019).
B) Sci Rep. 5:16636 (2015) , PNAS 115:3320 (2018), PNAS 115(33):E7700-E7709 (2018).
C) Agron. Sustain. Dev. 30 :711–719 (2010).
D) PNAS 109:11652-11656 (2012), PLoS One. 9(11):e111629 (2014), ERR-162, Economic Research Service/USDA (2014), GM Crops Food. 9(2):59-89 (2018), GM Crops & Food, 10:90-101 (2019).
E) Sci Rep. 8(1):16865 (2018).
F) Science 361:916–919 (2018), Nature 575(7781):109-118 (2019).
G) Kidney Int. 80(9):900-2 (2011).
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