QUELS MODÈLES AGRICOLES POUR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ?
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A49 • La ferme d’avenir - polyculture et perspectives agro-sylvo-écologiques
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Bien que les grandes exploitations en monoculture, par leurs économies d’échelles, présentent une rentabilité pour faire face aux puissances agricoles mondiales, notre modèle agricole doit aussi et surtout se baser sur la diversité.
La ferme [idéale] de demain, celle qui nourrira les habitants, sera une ferme en polyculture sur une surface petite à moyenne (3ha – 30ha) qui puisera ses techniques et ses idées dans ce qu’il se fait de mieux à travers le monde grâce à une communauté internet reliée aux quatre coins du globe tout en l’adaptant à son contexte. Elle alimentera en circuits courts habitants et collectivités de son territoire. Elle servira à la fois de lieux de production, de lieux d’instruction, de découverte et d’évasion. Elle accueillera les élèves pour les sensibiliser à l’importance de l’alimentation, aux métiers agricoles et les parents s’y rendront pendant leur temps libre pour s’y ressourcer. Elle pourra même être pensée et gérée par un groupe plutôt que par un seul exploitant : on est riche de nos diversités.
Elle produira des légumes, des fruits, des œufs, des céréales, des produits laitiers et de la viande de qualité, pratiquera une production raisonnée avec pas ou peu d’intrants en ayant en permanence l’équilibre pour objectif. L’élevage de races adaptées au contexte y sera extensif, pourquoi pas réalisé pour partie en forêt de manière semi-sauvage, la production de légumes et de fruits sera basée sur des variétés locales et résistantes [re]découvertes par des projets de recherches menées localement. Le tout sera bien sûr dans la saisonnalité et la diversité.
La transformation des produits sera effectuée autant que possible sur place (pains, produits laitiers, viande, conserves…) pour augmenter la marge et ainsi garantir la pérennité de l’exploitation. En vendant à la ferme en direct et en distribuant en circuit cours, les producteurs connaîtrons les clients et les clients les producteurs pour plus de reconnaissance des métiers agricoles. Des compléments de revenus pourront assurer un équilibre pour les années délicates (formations, visites, gîtes…)
En somme, cette ferme idéale nourrit des Hommes tout en régénérant la biodiversité et recréant du lien social.
Rêveur ? Idéaliste ? Utopiste ?
Pas tant que ça !
Des fermes de ce genre existent déjà sous plusieurs latitudes, y compris en France et en Europe, et si chacune a adopté des techniques différentes pour s’adapter à son contexte, toutes visent la résilience et l’équilibre financier. La plupart y arrive. Implantées localement, elles communiquent à travers le monde leur réussite et leurs découvertes.
Et si c’était cela l’agriculture de demain ? Une agriculture qui renforce le lien d’une communauté à la fois locale et mondiale, qui fait la fierté de ceux qui produise et de ceux qui consomment.
Et bien dans ce cas, il faudrait une politique agricole qui valorise ces exploitations sur des critères autres que la surface ou encore le nombre de tête de bétail, qui favorise la polyculture sur des petites surfaces, les pratiques vertueuse et les circuits courts, qui accompagne la transformation des lieux existants et qui permette d’embaucher les personnes nécessaires pour gérer un tel lieu. Une PAC qui assure par le tissu local, la pérennité de l’agriculture européenne.
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