QUELS MODÈLES AGRICOLES POUR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ?
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A90 • Gérer les risques sanitaires et climatiques en amont, en encourageant des fermes qui s’y adaptent
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C’est le rôle de la politique agricole que d’aider les agriculteur·rice·s à se prémunir face aux trois types d’aléas auxquels leur activité est par essence soumise : économique, sanitaire et climatique.
Or, la PAC actuelle n’incite pas les fermes à gagner en résilience face aux risques économiques, sanitaires et climatiques auxquels sont soumis les paysan·ne·s. L’orientation de marché décidée par la PAC expose les paysan·ne·s à des aléas économiques, qui n’ont pas été contrebalancés par la réserve de crise européenne, celle-ci n’ayant jamais été déclenchée. Le manque d’incitation à la résilience s’illustre aussi par l’appui au financement des assurances récolte, par lequel l’argent public finance des compagnies d’assurance privées, sans évolution des pratiques agricoles. Enfin, les critères d’attribution des aides de la PAC accroissent la dépendance des agriculteur·rice·s à des acteurs-tiers (banques, entreprises de fourniture d’intrants, etc.), ce qui les prive de la maîtrise de leurs dépenses.
Pour anticiper les risques, le Plan Stratégique National (PSN) doit donc guider les paysan·ne·s vers plus de résilience face aux aléas climatiques ou sanitaires, en encourageant leur autonomie dans le pilotage de leur activité, la réduction des coûts de production et la diversification.
Pour limiter l’exposition des paysan·ne·s à des risques économiques, le PSN doit également réintroduire de la régulation des marchés.
Enfin, pour prendre en charge les risques, le PSN doit refuser catégoriquement le financement public des assurances privées. À la place, un « filet de sécurité » pourrait être fourni par des paiements visant les fermes engagées dans des pratiques de durabilité : les paiements pour services environnementaux, les aides couplées conditionnées, les mesures agro-environnementales et climatiques, les aides à l’agriculture biologique. L’argent public ne servirait donc plus à abreuver les caisses des compagnies d’assurance, mais à apporter un soutien à la trésorerie des paysan·ne·s de manière ciblée.
Cet avis a été déposé par la plateforme Pour une autre PAC, une plateforme française inter-organisations qui défend une révision complète de l'actuelle PAC en faveur d'une nouvelle politique agricole et alimentaire commune juste, durable et cohérente, mise au service de tous les citoyens. Elle rassemble 42 organisations paysannes, environnementales, de bien-être animal, de solidarité internationale et de citoyens-consommateurs.
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