QUELS MODÈLES AGRICOLES POUR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ?
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A156 • La diversité des agriculteurs sera notre richesse
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Il faut évidemment encourager le mouvement d’installation des non-issus du monde agricole. Non seulement leur bonne formation leur permet d’adopter des pratiques plus vertueuses, mais leurs expériences multiples sont des atouts quand il faut diversifier ses activités, développer le contact avec les consommateurs locaux, s’inspirer des bonnes pratiques du monde entier. Autrefois la paysannerie de père en fils était un gage de savoir-faire et de bon sens, c’est devenu trop souvent une marque de repli sur soi et de fermeture d’esprit, tout en se laissant berner par les discours technocratiques (arasement des haies hier, biotechnologie aujourd’hui). Les enfants d’agriculteurs n’ont plus la vocation, les enfants de profs ou de cheminots non plus d'ailleurs, et alors ? D’autres l’ont, tout aussi compétents, souvent issus d’une reconversion professionnelle comme vous le précisez, ce qui apporte de l’air au monde agricole.
Si l’on accepte l’idée que l’agriculture n’est plus l’état de base d’une société néolithique (on est paysan pour ne pas avoir à aller chasser et ramasser dans la nature) mais un service public de fourniture de denrées (alimentaires), pourquoi ne pas instaurer un statut de « paysan invité » à l’image des maisons médicales de villages où l’outil de travail est mis à disposition des médecins. La ferme serait propriété de la commune (ou de l’État, ou de la SAFER ou d’un autre organisme dédié) et louée à prix modique, en échange des services rendus.
L’augmentation des prix du foncier doit être beaucoup mieux contrôlée, et l’artificialisation des sols totalement interdite : il faut arrêter la fuite en avant ! Dans la capitale autrichienne Vienne, lorsque l’on abat 1 arbre il faut replanter 5 arbres selon des modalités très strictes (ou payer des pénalités prohibitives) : cela force à réfléchir et les projets s’efforcent de minimiser la destruction des arbres. C’est l’équivalent des mesures compensatoires, mais elles sont tellement contraignantes qu’on préfère soigner l’existant. Il faut faire pareil avec l’artificialisation des sols : que chaque m² de béton plombe tellement les projets qu’on soit presque obligé de chercher une autre solution (par exemple, réutiliser les friches industrielles plutôt que les terres arables).
Par ailleurs, un revenu minimum par tête versé par la PAC peut être une bonne façon d’aider les prétendants à l’installation.
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