QUELS MODÈLES AGRICOLES POUR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ?
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A246 • La réforme de la dernière chance
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Il faut s’appuyer sur les solutions fondées sur la nature pour accélérer la transition agroécologique, en favorisant des pratiques permettant de répondre simultanément aux enjeux de biodiversité, climat (atténuation et adaptation), eau, sol et air.
Avec France Nature Environnement je demande une PAC forte, en réponse aux défis socioéconomiques des zones rurales, à condition qu’elle permette de rémunérer :
a- Une production alimentaire durable et respectueuse de la santé et l’environnement, en améliorant les pratiques agronomiques par des mesures simples pour tous les agriculteurs de l’UE;
b - Des prestations environnementales rendues par les systèmes agricoles au service de la préservation des ressources naturelles (biodiversité, climat, eau, sol, air).
Aujourd’hui, la PAC ne répond plus à l’intérêt général ni aux attentes des citoyens et le « verdissement » lors de la réforme précédente s’est soldé par un échec. Face aux changements globaux (changement climatique, effondrement de la biodiversité, pollution généralisée de l’environnement, dégradation des sols...) et aux demandes citoyennes, la nouvelle PAC doit être cohérente avec les politiques environnementales européennes et nationales afin d'aller dans leur sens et non plus contre (Directive cadre sur l’eau, directive nitrates, réduction de l’utilisation des phytosanitaires, loi et plan biodiversité, Egalim…). La réforme en cours est celle « de la dernière chance ».
Les objectifs que doit remplir la PAC : deux grands objectifs :
1. Garantir la vocation nourricière de l’agriculture, en devenant une Politique alimentaire et agricole commune (PAAC). La PAC devra viser à produire une alimentation saine, de qualité, de saison et de proximité pour l'ensemble de la population européenne.
2. Garantir la durabilité de la production agricole par la transition agroécologique permettant le respect des équilibres naturels : biodiversité, climat (atténuation et adaptation), eau (qualité et quantité), sol, air. La PAC devra ainsi rémunérer des prestations d’intérêt général des agriculteurs, qui peuvent se traduire par des aides conditionnées, des paiements pour services environnementaux (PSE) et un accompagnement de la transition agroécologique. Les pratiques prenant en compte le bien-être animal devront également être encouragées.
Les pratiques à favoriser :
Pour répondre à ces objectifs, le système agricole et alimentaire devra évoluer pour mettre en place les pratiques suivantes :
- Promouvoir une alimentation saine, de qualité, de saison et de proximité avec une réduction de la part de protéines animales au profit des protéines végétales;
- Réduire l’usage des intrants (engrais et pesticides de synthèse, aliments, énergie, eau d’irrigation, etc.) et interdire les OGM et nouveaux OGM;
- Implanter et préserver des infrastructures agroécologiques (haies, arbres, bosquets, talus, bandes tampons…);
- Encourager la diversification des assolements et la rotation des cultures ;
- Introduire des légumineuses et privilégier des cultures moins gourmandes en eau, adaptées aux conditions climatiques locales ;
- Préserver les prairies permanentes et autres milieux herbacés (pelouses sèches, landes, etc.), les zones humides et leur fonctionnement en réseaux;
- Couvrir les sols, interdire le labour dans le sens de la pente;
- Développer l’agroforesterie et les vergers haute-tige en cultures associées;
- Soutenir les agricultures exemplaires comme l’agriculture biologique.
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