QUELS MODÈLES AGRICOLES POUR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE ?
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A242 • Favoriser l'installation collective pour des fermes résilientes et efficientes (économiquement et environnementalement)
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La recherche et l'enseignement agricole doivent permettre de rendre l'agriculture plus résiliente face aux changements climatiques et à la raréfaction des ressources naturelles : une agriculture moins consommatrice en eau, en énergie, en engrais, en produits chimiques. Cela peut passer par de l'innovation technologique mais cela ne doit pas être la seule réponse.
L'agriculture devrait s'appuyer sur plus d'hommes et de femmes dans les fermes. La mécanisation et l'industrialisation à outrance ont détruit les emplois et ont en partie vidé le monde rural tout en créant des problèmes environnementaux et éthiques (consommation d'énergie fossile, utilisation de produits chimiques, diminution du bien-être animal...).
Le métier d'agriculteur-rice est difficile. Il faudrait favoriser l'installation collective qui permet de partager le travail de manière vivable (congés, horaires de travail, émulation), en adaptant les outils réglementaires et les aides à l'installation. Les quelques exemples de SCOP agricoles qui existent en France sont à analyser et à promouvoir car elles permettent, une fois que la société est en vitesse de croisière, de rentrer facilement dans le métier d'agriculteur-rice, avec très peu d'apport de capital.
Ces fermes collectives permettent la mise en place d'ateliers différents et complémentaires (polycultures-élevages) et la mise en commun d'outils (matériels, bâtiments, commercialisation, administratif...) et ainsi une plus grande efficience du système dans son ensemble.
Il faudrait mieux réguler l'accès au foncier pour freiner au maximum l'agrandissement des exploitations déjà grandes au profit des petites exploitations et de l'installation de néo-agriculteur-rice-s. Il existe de nombreux exemples de détournements des mécanismes de régulation foncière (SAFER, DDT) permettant à des exploitations déjà très grandes, de devenir encore plus grandes (exemple : entrée au capital d'une exploitation avant le départ en retraite de l'exploitant principal afin de récupérer ses terres après son départ). De plus, ces exploitations ont souvent des capacités financières élevées empêchant toute concurrence par des plus petites exploitations ou des primo-accédants (montée des prix, achat d'un grand nombre d'hectares d'un seul coup).
Il faudrait enfin réorienter les aides PAC du 1er pilier pour ne plus qu'elles soient calculées en fonction du nombre d'hectares de l'exploitation, ce qui renforce la course à l'agrandissement décrite plus haut. De plus, il existe des détournements des droits PAC (DPB) qui peuvent ne pas être cédés avec les terres auxquelles ils sont associés et qui sont monnayés par les vendeurs.
Les aides PAC devraient être affectées en fonction du nombre de personnes travaillant sur l'exploitation et de la production effective. Il faudrait augmenter les aides PAC pour l'agriculture biologique et les intégrer dans le 1er pilier pour renforcer son importance.
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